contexte historique et culturel

En effet, c’est en chine qu’est apparut le premier explosif chimique fait par l’homme. Les origines de cette découverte majeure remonteraient à l’antiquité. Au VII^ème siècle avant notre ère, les chinois se livraient déjà à des rites, comme « l’enfumage » des choses indésirables. Brûler de l’encens n’était qu’une partie d’une coutume plus large, la fumigation (xun). Ces pratiques étaient utilisées pour des raisons hygiéniques et insecticides. Les lettrés chinois avaient également l’habitude de faire des fumigations dans leurs bibliothèques afin de réduire les dégâts causés par les vers. De plus, les chinois se servaient également de la fumée en temps de guerre. Au IV^ème siècle av. J.-C, ils avaient recourt lors des sièges à des fumées toxiques et des écrans de fumée, obtenus grâce à des pompes et des fourneaux. Ils utilisaient pour ce fait de la moutarde et d’autres plantes séchées contenant des huiles volatiles irritantes. En conséquence, la fumée, et donc le phénomène de combustion, faisaient déjà bien partie de la culture chinoise.

Par ailleurs, à cette époque, les chinois étaient déja au courant de l'éxistance des minéraux déflagrants (salpêtre (xiaoshi), sulfure, et charbon de bois), de nombreux ouvrages les citèrent comme au VIème siécle av. J.-C., avec Ji Ran qui écrivait que "le soufre était produit dans le centre de Shaanxi et le salpêtre dans la région du Gansu". Ces combustibles entraient déjà pris en compte dans la composition de la poudre de la chine médiévale. Le salpêtre abonde en Chine, certains sols se couvrant régulièrement d’efflorescences blanches qu’il suffit de balayer pour en effectuer la récolte. Dès le II^ème siècle avant notre ère, sous la dynastie des Han de l’Ouest, on construisit de riches mines de soufre dans la province du Hunan, et plus tard dans celle du Shanxi, du Henan et dans d’autres régions. Le salpêtre lui était produit dans les provinces du Sichuan et du Gansu.

Cette abondance peut ainsi expliquer l'avance chinoise sur la decouverte. En effet dans les autres regions telles qu'en Europe, la rareté du salpêtre a pu sans doute restreindre les usages de la poudre. A cette époque, ces deux produits minéraux ne servaient pas encore à la fabrication d’explosif, mais étaient considérés comme deux produits médicaux très importants. Ils étaient en effet répertoriés dans le Compendium de Pharmacopée de Shen Nong, publié sous les Han de l'Ouest qui citait les 365 Médicament les plus importants à cette époque. Bien plus tard, sous la dynastie des Ming, la poudre elle-même servira de médicament afin de traiter la gale, les rhumatismes, les maladies infectieuses et parasitaires. Elle aussi fut cité dans des ouvrages comme le Bencao Gangmu (traité de Botanique et de Pharmacopée). Cela peut expliquer le nom chinois de la poudre, huoyao (火药), qui signifie « drogue de feu ». De plus, l’invention de la poudre est fortement liée à l’essor de l’alchimie. En effet, sous la dynastie des Shang, on assiste à un développement relativement rapide de la sidérurgie, la technique de fonte du fer étant une tradition millénaire en Chine. Au cours du temps, les forgerons chinois accumulèrent une riche expérience dans le domaine de la sidérurgie, mais aussi de l’exploitation des mines et de la chimie minérale. Jusqu’à l’époque des Han de L’Ouest, les alchimistes s’efforcèrent d’obtenir artificiellement de l’or et de l’argent, ou encore de fabriquer des remèdes d’immortalité comme « l’élixir de vie » ou la fameuse « pierre philosophale ». Pour cela, ils se livrèrent à toutes sortes de transformations chimiques et métallurgiques. Ces recherches irrationnelles intéressèrent pourtant nombre de souverains et de hauts fonctionnaires, qui rassemblèrent les alchimistes et leur demandèrent de fabriquer « l’élixir de vie ». Si, bien sûr, celui-ci ne vit jamais le jour, ces recherches permirent aux alchimistes d’acquérir de grandes connaissances au niveau de la sidérurgie et de la chimie, ce qui rend l’invention et le développement de la poudre indissociable des progrès de l’alchimie. Celle-ci, déjà présente à l’époque des Royaumes des Combattants, se développa sous les dynasties des Qin et des Han, pour atteindre son apogée à l’époque des Wei et des Jin, et sous les Dynasties du Sud et du Nord. C’est au cours de leurs expériences que les alchimistes découvrir les propriétés combustibles du soufre, agent actif aux réactions imprévisibles.

Quelques exemples d'armes employées par le génie Chinois dans l'art de la guerre: